Le C.S.A.P.A. Arc-en-ciel

Son identité : la transdisciplinarité.

La transdisciplinarité se constitue dans l’interaction entre la personne et son environnement. L’addiction est une réalité humaine complexe qui ne peut être abordée autrement que par l’expérience de la personne et en transdisciplinarité.

La population accueillie

Le profil des usagers a manifestement changé au fil du temps, nécessitant une évolution du dispositif de soins. Le C.S.S.T. (Centres Spécialisés de Soins aux Toxicomanes) spécialisé dans l’accueil des personnes usagères de produits illicites, a laissé la place en 2009 au C.S.A.P.A. généraliste, ouvert à toutes les problématiques addictives.

La population consommatrice d’héroïne a baissé, à contrario des troubles liés aux consommations d’alcool, aux addictions sans substance. Le dispositif d’anonymat et de gratuité, sans condition administrative et dans le strict respect de la confidentialité et du secret professionnel, reste sans nul doute un atout majeur du C.S.A.P.A.

« On a aujourd’hui une diversité d’usagers en terme de consommations, d’âges, en terme de CSP … Si c’est une véritable richesse, il faut arriver à adapter les propositions d’accompagnement pour que tout le monde puisse trouver sa place. »

Les activités développées par le C.S.A.P.A.

Le C.S.A.P.A. Arc-en-ciel propose une gamme complète de services pour les soins, la réduction des risques et la prévention des addictions. Les personnes accueillies sont majoritairement reçues par un éducateur spécialisé ou une infirmière pour une évaluation initiale, puis orientées vers d’autres professionnels de la structure ou en externe, si nécessaire. Cette approche transdisciplinaire inclut des médecins addictologues, des psychiatres, des infirmières, des éducateurs spécialisés, des assistantes sociales et des psychologues.

« Lorsqu’il y a la possibilité de prendre du temps, d’évaluer, de poser la problématique, on prend ce temps, pour éviter le recours trop rapide aux médecins, aux psychologues de la structure, cela permet de préparer une demande. »

explique M.B.

Le centre gère également six Appartements Thérapeutiques Relais (A.T.R.) à Montpellier pour les personnes ayant des problèmes d’addiction et sans logement.

Trois travailleuses sociales interviennent en milieu carcéral, à la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone et à la Structure d’Accompagnement à la Sortie (S.A.S.) de Montpellier.

Parmi les services proposés, le C.S.A.P.A. Arc-en-ciel réalise des dépistages par TROD¹ et par buvard. Ils disposent également d’un GeneXpert², qui permet d’obtenir des résultats de dépistage en une heure environ et de démarrer un traitement dans la foulée, le « test and treat ».

Le C.S.A.P.A. Arc-en-ciel propose par ailleurs un accueil et un accompagnement à l’entourage de personnes concernées par des consommations ou comportements problématiques, tout en préservant la confidentialité des échanges. Les parents, conjoints, amis (…) peuvent être à l’initiative des démarches de soins, solliciter un soutien pour eux-mêmes.

Une écoute et une information sur les démarches et dispositifs de soins existants en addictologie, ainsi qu’un soutien, sont proposés, ainsi qu’une guidance par des travailleurs sociaux et/ou des psychologues cliniciens.

Le Zinc : une création originale du C.S.A.P.A. A.M.T. Arc-en-ciel

Depuis 2010, l’association A.M.T. a créé un espace spécifique pour les activités de prévention appelé Le Zinc, situé dans un ancien bar. Il se concentre sur la prévention des addictions auprès des jeunes, proposant de multiples activités, la programmation d’animations, de rencontres thématiques, dans l’optique de faciliter les échanges et de créer du lien.

L’équipe du Zinc intervient dans les établissements qui accueillent des jeunes, établissements scolaires, de protection de l’enfance…

Le zinc est également le lieu de la Consultation Jeunes Consommateurs de l’association sur Montpellier (C.J.C.).

Ce sont les mêmes éducateurs spécialisés qui animent les actions de prévention hors et dans nos murs, ainsi que la C.J.C.. De nombreuses rencontres initiées en séances collectives donnent lieu à des demandes de rencontres individuelles en C.J.C. : le « aller-vers pour faire venir ».

Le Zinc est un milieu ouvert où les jeunes et les parents sont accueillis seuls ou en groupe pour trouver des réponses à leurs questions facilement et rapidement. De plus, ce lieu est facile d’accès et met à disposition plusieurs outils d’information.

En complément des programmes probants utilisés comme Unplugged³, le Zinc a développé un jeu éducatif intitulé « TrafiK » destiné à sensibiliser les jeunes aux risques liés aux addictions.

TrafiK : plus qu’un jeu, un support de prévention

Cet outil a été conçu en 2023 par l’équipe du Zinc, service de prévention de l’association A.M.T. Arc-en-ciel.

Objectifs de TrafiK

• Aborder avec les jeunes, les risques, les usages, la réduction des risques, l’autoévaluation…
• Le travail sur les représentations,
• Parler d’expériences,
• Pouvoir repérer les risques,
• Faire une réduction des risques,
• Permettre d’avancer vers de choix un peu plus éclairés.

Comment l’animer ?

Cette animation vous propose d’échanger librement sur les trafics de drogues, les produits illicites les plus connus, et de mener une réflexion sur les incidences personnelles et sociétales engendrées par les trafics.
L’animateur reste neutre et bienveillant. Il veille au respect de la parole, à la confidentialité des propos et au non-jugement. Les participants s’engagent également à ne pas se couper la parole, à s’écouter et à ne pas juger. Ils peuvent ajouter d’autres attentes pour construire le cadre de l’animation.

Les pictogrammes

• Vert : les produits,
• Orange : les personnages,
• Bleu : les modes de transport,
• Violet : le mode de production,
• Rose : les motivations et conséquences sur la vie personnelle,
• Rouge : les incidences sociétales.

C’est à travers les pictogrammes roses que les travailleurs sociaux peuvent réellement explorer les expériences, parler des motivations, des mécanismes d’emprise qu’ils peuvent repérer. Parler de l’expérience de manière plus personnelle en introduisant le facteur émotionnel permet d’aborder la question du trafic d’un autre point de vue.

Règles du jeu

Il faut compter 1 à 2h de jeu en fonction de la taille du groupe.

Etape 1 : découverte des pictogrammes
Distribuer un livret aux participants pour découvrir les différentes catégories de pictogrammes et vérifier la compréhension des images. Présenter ensuite les différents pictogrammes ou échanger sur ce que les pictogrammes représentent pour les participants, en prenant un temps pour discuter des drogues, des catégories, de leurs effets…

Etape 2 : la création d’un avatar
Les participants sont invités à choisir un personnage représenté sur les pictogrammes, à choisir un produit, et à sélectionner au moins un pictogramme dans chaque catégorie (plusieurs peuvent être sélectionnés). Ensuite, on leur demande d’assembler les pictogrammes.

Etape 3 : Le récit de l’expérience
L’accompagnateur propose aux participants de relater l’expérience et l’histoire de cet avatar au sein du trafic, suivi d’échanges et de discussions sur ce sujet.

Etape 4 : la fin de l’animation
Inviter les participants à se saisir de l’hexagone libre pour nommer l’avatar ou l’idée forte de cette expérience.

Pour plus d’informations sur TrafiK, n’hésitez pas à contacter Le Zinc, retrouvez les informations en bas de l’article.

Focus sur la consultation spécifique Jeux d’Argent et de Hasard (J.A.H.)

Depuis 2013, un binôme référent J.A.H. (et autres addictions sans substances) composé d’une psychologue et d’une assistante de service social intervient sur les territoires de Montpellier et de Sète. Les joueurs sont orientés sur la consultation spécialisée par les plateformes téléphoniques et numériques (Joueurs info service, SOS Joueurs), l’entourage, la justice, des C.S.A.P.A. ou autres services d’addictologie, des services sociaux.

Le premier accueil est réalisé par le binôme.

Le premier échange permet de poser le cadre de l’intervention et de présenter les missions du binôme.

Les premières rencontres constituent un temps de recueil et d’évaluation de la situation globale du joueur, de ses pratiques de jeu, de sa ou ses demandes. Ainsi se dégagent les premières pistes d’orientation des objectifs de soin et d’accompagnement.

Un groupe de rencontres et d’échanges entre joueurs est coanimé une fois par mois par le binôme. Il peut être proposé en complément et en soutien à la démarche individuelle du joueur.

Le binôme coordonne le suivi en ciblant et organisant les orientations en interne et/ou en externe. Il accompagne le joueur dans ses objectifs : arrêt des pratiques, régulation, diminution, gestion des émotions… Il est amené à mobiliser pour se faire des outils : tests, carnet de bord, informations sur les possibilités d’interdiction, d’exclusion ou de limitation de jeux.

L’assistante de service social intervient principalement sur les dommages causés par l’addiction aux J.A.H., notamment sur le plan financier (endettement, surendettement, gestion budgétaire et bancaire, droit bancaire) et sur la question des relations familiales (le couple, la parentalité).

Conclusion

En conclusion, le C.S.A.P.A. Arc-en-ciel représente une ressource précieuse pour les professionnels cherchant à orienter leurs patients vers des services spécialisés en addictologie. Avec une approche humaine et transdisciplinaire, le centre place le bien-être des personnes au cœur de ses préoccupations. Grâce entre autres à des initiatives comme les consultations spécifiques et la création du Zinc, l’association continue d’œuvrer pour la prévention, la réduction des risques et le soin des addictions, assurant une prise en charge globale et efficace sur les territoires de Montpellier, Lunel et Sète.