La consommation d’alcool est un facteur de risque important d’hypertension artérielle (HTA). Une expertise collective a établi des repères à moindre risque dont l’une des composantes est, pour protéger sa santé, de ne pas dépasser 10 verres d’alcool par semaine. L’objectif de ce travail était d’estimer le nombre de cas d’HTA attribuables à la consommation d’alcool dépassant cette composante des repères au sein de la population française de métropole d’âge compris entre 18 et 74 ans, au global et selon le sexe et l’âge.
Une approche par fraction attribuable à l’alcool (FAA) dans la population a été utilisée. Celle-ci a été calculée avec les risques relatifs d’HTA pour différents niveaux de consommation d’alcool issus de la méta-analyse la plus récente et la prévalence des niveaux de consommation d’alcool déclarés et corrigés d’une sous-déclaration dans le Baromètre de Santé publique France 2017. La prévalence de l’HTA estimée en 2015 dans l’Étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition (Esteban) a été extrapolée à l’ensemble de la population française de métropole recensée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), pour la même année, afin de déduire les nombres de cas d’HTA attribuables à la consommation d’alcool dans la population.
Nous estimons que 655 000 personnes âgées de 18 à 74 ans en France seraient hypertendues du fait d’une consommation d’alcool excédant une moyenne de 10 verres par semaine, dont 624 000 hommes et 31 000 femmes. La FAA était plus élevée chez les hommes (8,9%) que chez les femmes, non significative chez ces dernières. Elle variait de 6,3% à 10,7% chez les hommes âgés de 18-34 ans à 65-74 ans, et restait autour de 0,6% chez les femmes des mêmes catégories d’âge.
La FAA dans l’HTA est plus élevée chez les hommes du fait d’un dépassement du nombre de 10 verres par semaine beaucoup plus important chez ces derniers par rapport aux femmes. Le nombre de cas associés à une consommation moyenne excédant 10 verres par semaine est conséquent. Ces premiers éléments rappellent le poids de la consommation d’alcool dans l’HTA et l’importance de mettre en place des mesures de prévention primaire mais aussi dans la prise en charge de l’HTA.