Informer des risques à long terme liés à l'alcool et des repères de consommation : efficacité d'une campagne médiatique sur les connaissances et la consommation d'alcool - Santé publique France (2024)

Référence
BEH n°9, 30 avril 2024

En 2019, Santé publique France a diffusé pour la première fois une campagne de communication visant à améliorer les connaissances de la population concernant les risques à moyen-long termes liés aux consommations d’alcool et les repères de consommation à moindre risque, dans l’objectif d’inciter les buveurs à la réduction de leur consommation. Cet article présente les principaux résultats de l’évaluation d’efficacité de la campagne et discute de leurs implications.

De février à octobre 2019, 2 538 consommateurs d’alcool âgés de 18 à 75 ans ont été interrogés en ligne à 3 reprises : avant la diffusion de la campagne (T0), juste après la diffusion (T1) et environ 6 mois après (T2).

Entre T0 et T1, des interactions positives entre l’exposition à la campagne et la vague d’enquête ont été observées pour la connaissance du repère « maximum 2 verres par jour », du risque d’hémorragie cérébrale et du risque d’hypertension, mais pas pour la connaissance du risque de cancer ni celle du repère « minimum 2 jours sans consommation ». Une interaction significative entre l’exposition à la campagne et la vague d’enquête a été observée entre T0 et T1 pour la consommation d’alcool à risque, parmi les femmes seulement. Entre T0 et T2, aucune interaction significative n’a été détectée sur les variables étudiées.

Les résultats de cette étude suggèrent que cette campagne sur les risques et les repères a eu un effet positif sur les connaissances et les comportements de la population. Ils viennent nourrir la littérature scientifique encore trop peu abondante concernant l’impact des campagnes médiatiques de prévention alcool. Les effets observés ne sont pas homogènes dans tous les groupes sociodémographiques et ne sont visibles qu’à court terme : une attention en matière d’inégalités sociales de santé et une répétition régulière des messages pourraient permettre d’améliorer ces deux aspects.

Auteur
Guillemette QUATREMERE, Romain GUIGNARD, Raphaël ANDLER, Chloé COGORDAN, François BECK, Karine GALLOPEL-MORVAN, Viêt NGUYEN-THANH
Source
Santé publique France

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Alcool

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