Depuis le 17 mars 2020 (date de mise en place du premier confinement), des mesures de distanciation sociale plus ou moins strictes ont été mises en place afin de limiter la propagation du SARS-CoV-2. Au niveau professionnel, cela s’est traduit pour certains travailleurs par la mise en place du télétravail contraint. D’autres ont continué de travailler sur site (environ un tiers des actifs fin avril 2020) mais ont dû composer avec la mise en place d’un protocole sanitaire plus ou moins contraignant, tandis que 8,4 millions d’actifs se sont retrouvés en situation de chômage partiel (au pic du premier confinement). Les modifications organisationnelles induites par ce contexte inédit ont pu être source de satisfaction ou de tension selon les ressources dont disposaient les individus pour s’y adapter.
Cette étude, comprend une partie sur l’évolution des conditions de travail et la consommation de substances psychoactives en cette période d’épidémie. Une enquête dirigée par Santé publique France et ses partenaire, déployée auprès des salariés français. Celle-ci a permet d’étudier les modifications de consommation d’alcool et de tabac pendant la période de premier confinement entre mars et mai 2020.
Le principal constat est que 30 % des personnes interrogées déclaraient avoir augmenté leur consommation de tabac contre 14 % pour l’alcool. Chez les hommes, l’augmentation de la consommation de tabac pendant le confinement était associée à une augmentation de la charge de travail alors que pour les femmes, elle était associée à une diminution de la charge de travail habituelle. Pour l’alcool, le fait de déclarer avoir eu une charge de travail moins importante que la charge de travail habituelle était associé à un risque accru d’augmenter sa consommation et ce uniquement pour les femmes.