Le rapport de l’OFDT pour 2021 sur Toulouse, Montpellier et Perpignan examine les évolutions des usages de drogues malgré les contraintes liées à la Covid-19. Il aborde la précarité, les événements festifs, les marchés de drogues et les problèmes d’accès aux soins.
Des environnements urbains marginaux et des lieux festifs techno sont importants pour collecter des drogues et signaler les risques au système de détection des toxiques (SINTES).
Continuité des approvisionnements et du développement de la livraison à domicile :
En 2021, les trafics de drogue ont persisté avec des itinéraires terrestres depuis l’Espagne vers l’Occitanie. La livraison à domicile via les réseaux sociaux est devenue courante, offrant des tarifs similaires aux points de vente classiques. Les publications sur Snapchat ont diminué, les transactions se tournant vers des messageries cryptées, rendant la détection plus difficile. Cette discrétion a facilité l’accès aux drogues mais peut entraîner une augmentation de la consommation, incitant les consommateurs à adopter des stratégies pour contrôler leurs interactions.
Reconfiguration des espaces festifs et des usages de drogues en leur sein :
En 2021, les fêtes se sont adaptées aux restrictions COVID-19 avec des rassemblements alternatifs et des free parties restreintes. Après la levée des restrictions, Toulouse a vu une transformation de sa vie festive. Des fêtes illégales et des free parties intenses ont émergé, réduisant l’action des mesures de Réduction des Risques et Dommages. La kétamine est restée populaire, l’ecstasy a connu une hausse de demande, et le 3-MMC a été observé dans les contextes festifs.
Des évolutions contrastées dans l’accompagnement des usagers en grande précarité :
En 2021, l’aide aux personnes précaires a été mitigée : l’accès aux services sociaux a été difficile, perturbé par les mesures sanitaires et la dématérialisation des procédures. Les centres de Réduction des Risques ont été impactés et les orientations vers les médecins compliquées. Les opportunités d’hébergement ont légèrement progressé, mais sont encore insuffisantes. Les consommations de cocaïne ont augmenté chez les plus vulnérables, et bien que l’usage d’héroïne soit limité, les saisies ont augmenté, mais son accessibilité demeure restreinte. L’usage de Lyrica® persiste malgré des difficultés d’accès et des restrictions de prescription. Enfin, l’accès au Lyrica® sur le marché illicite a persisté, mais à des prix plus élevés avec les nouvelles prescriptions sécurisées.
Pluralité des contextes d’usage et des effets recherchés de la 3-MMC :
En 2021, la 3-MMC a été utilisée dans divers contextes, principalement pour ses effets stimulants. Les consommateurs ont signalé des effets néfastes et une utilisation compulsive, notamment dans des situations de Chemsex. Des changements dans l’approvisionnement ont été observés, avec parfois une substitution par une autre substance, la 3-CMC, suscitant des réactions contrastées chez les utilisateurs. Le système de surveillance reste vigilant pour détecter d’éventuelles substitutions en 2022.