Les espaces étudiés du dispositif TREND incluent les zones urbaines marginales et les lieux festifs techno, qui contribuent également au Système d’identification national des toxiques et des substances (SINTES) en collectant des produits et en signalant les substances dangereuses ou nouvelles.

Les phénomènes marquants en 2018 :

De nouveaux publics demandent des médicaments comme le Lyrica® et le fentanyl. Des jeunes d’Algérie et des hommes de l’Est cherchent du Lyrica®, détourné pour ses effets. Des hommes géorgiens, souvent en précarité, demandent du fentanyl. Aussi, l’injection de gélules de méthadone se développe, offrant des effets similaires à l’héroïne. La kétamine, traditionnellement dans les free parties, se diffuse maintenant dans les clubs, consommée lors d’apéros ou de soirées privées par divers usagers, surtout jeunes.

Les lignes de force toujours en vigueur  :

L’usage de cocaïne par fumée, y compris chez des personnes habituées à l’injecter, croît. De nouveaux usagers, intégrés socialement, cherchent du matériel pour cette forme de consommation. L’héroïne reste stable malgré des changements dans sa disponibilité, avec des lieux de vente éphémères. La MDMA, en comprimés d’ecstasy, est plus disponible. Des revendeurs semi-gros émergent pour l’ecstasy, venant de réseaux locaux ou d’approvisionnements en ligne. Les usagers fractionnent la prise d’ecstasy pour contrôler les doses. Par ailleurs, le cannabis local sous serres proche de Toulouse se développe, avec des rendements importants et des taux de THC très élevés, stabilisés autour de 30 %.

Focus sur les autres produits :

En 2018, l’utilisation de la buprénorphine haut dosage (BHD) diminue tandis que le Skenan® gagne en visibilité pour des usages substitutifs ou non. L’injection de Subutex® régresse au profit du Skenan®, plébiscité pour ses effets et une moindre toxicité. Peu de données sont recueillies sur les Research Chemicals (RC) ou Nouveaux Produits de Synthèse (NPS), mais parmi ceux évoqués, la 3-MMC et la 4-MEC sont utilisées lors de pratiques de Chemsex, surtout acquises via Internet ou lors de soirées à domicile organisées pour ce type d’usage.