INTRODUCTION : La cigarette électronique (CE) connait un succès grandissant depuis sa commercialisation il y a moins de dix ans. Près de 3 millions de français en consomment fréquemment. Son utilisation fait débat car elle est en vente libre et n’est pas considérée comme un dérivé du tabac ni comme un médicament.
OBJECTIF : Obtenir le ressenti des Médecins Généralistes (MG) de l’Hérault sur l’apport de la CE dans l’aide au sevrage tabagique.
MATERIEL ET METHODE : Etude qualitative centrée sur l’expérience vécue de MG avec recueil de données par focus group. L’analyse phénoménologique a été complétée par une approche sémio pragmatique, les éléments du verbatim faisant sens ont permis de faire émerger des catégories conceptualisantes.
RESULTATS : Les 14 médecins généralistes interrogés disent manquer d’informations sérieuses sur la CE notamment sur sa toxicité et son efficacité sur le sevrage tabagique. La toxicité de la CE est reconnue bien moindre que celle de la cigarette, ils considèrent que c’est un outil qui peut être utilisé après échec des autres thérapeutiques ou en alternative. La dépendance gestuelle qu’elle provoque leur semble secondaire. Ils déplorent qu’elle soit utilisée comme un objet de consommation courante et regrettent sa banalisation dans les lieux publics. Ils sont contre l’utilisation concomitante avec la cigarette. L’arrêt du tabac reste l’objectif primaire de prévention. Le sevrage tabagique est un sujet capital pour les MG mais ils manquent de temps pour en parler à cause de la multiplication des motifs de consultation.
CONCLUSION : Les MG paraissent favorables à l’utilisation encadrée de la CE dans le sevrage tabagique. Le manque de recul ne permet pas d’affirmer son innocuité ni son efficacité pour le moment. Des études de plus grande puissance doivent être menées pour y répondre.