INTRODUCTION : L’accès aux traitements de substitution aux opiacés a été difficile à mettre en place dans les prisons françaises, où les problématiques de mésusage et de trafic restent des préoccupations importantes. Récemment est apparu le Suboxone censé réduire le mésusage de la Buprénorphine Haut Dosage (BHD) seule. Nous avons établi l’état des lieux de l’offre de substitution médicamenteuse aux opiacés proposée aux détenus et défini la place du Suboxone au sein de celle-ci.
MATERIEL ET METHODE : Nous avons réalisé une étude épidémiologique transversale descriptive et analytique en interrogeant les médecins référents des unités sanitaires françaises à l’aide d’un questionnaire standardisé. Le recueil des données s’est étalé de février à juin 2017.
RESULTATS : 53,8 % des établissements pénitentiaires ont répondu à l’enquête, représentant 70,1 % des détenus en France.
La prévalence de détenus sous Traitement de Substitution des Opiacés (TSO) est estimée à 8,5 %, IC 95 % [8,25 ; 8,75]. 39,5 % des détenus sous substitution aux opiacés sont sous BHD générique, 38 % sous méthadone, 14,8 % sous Suboxone et 7,7 % sous Subutex. Le recours au Suboxone parait bien plus fréquent en prison qu’en milieu ouvert. 3 établissements ne proposent pas de méthadone, 12 établissements ont supprimé la BHD du choix thérapeutique en la remplaçant systématiquement par le Suboxone et 42 établissements
ne proposent pas de Suboxone. 45 % des établissements prescrivent donc les trois molécules substitutives actuellement disponibles sur le marché.
CONCLUSION : Ces disparités d’offre médicamenteuse semblent s’expliquer en partie par des divergences d’opinion sur la nouvelle association BHD-naloxone. Ce nouveau médicament fait toujours débat auprès des soignants aujourd’hui.