OBJECTIFS : Les études pré-cliniques objectivent le rôle de l’hypocrétine (hcrt) dans la régulation de la récompense, notamment dans l’induction de l’état d’hypervigilance et d’exaltation nécessaire à la recherche de drogues. Notre objectif est de déterminer la fréquence de consommation de tabac, et d’utilisation, abus et dépendance à l’alcool et aux drogues chez des patients atteints de narcolepsie de type 1 (NT1, déficients en hcrt), de type 2 (NT2) et d’hypersomnie idiopathique (HI)(sans déficience en hcrt), en comparaison à de témoins.
METHODES : La consommation d’alcool, de tabac, l’abus et la dépendance à l’alcool et aux drogues pendant l’année passée ont été évalués chez 450 patients adultes (âge médian 35 ans, 41,3% d’hommes) NT1 (n=243), NT2 (n=91) avec la MINI, en comparaison à 710 témoins issus de la population générale.
RESULTATS : Il y avait plus de fumeurs chez les NT1 que chez les témoins et les autres patient hypersomniaques, après ajustement. Les patients NT1 buvaient plus d’alcool que les témoins, mais sans différence avec les NT2 et les HI, après ajustement. Il y avait très peu de patients consommateurs excessifs ou souffrant d’addiction aux drogues, sans différence intergroupe ni avec les témoins.
CONCLUSION : Nous rapportons, pour la première fois, une faible fréquence d’addiction et d’abus de substances chez des patients atteints d’hypersomnie centrale, avec une déficience ou non en hcrt, traités ou non, sans différence avec les témoins. Si une perturbation du système hypocrétinergique chez les rongeurs induit une diminution de divers symptômes de l’addiction, la déficience en hcrt chez l’homme ne semble pas protéger contre les addictions.