INTRODUCTION : En France, les médecins généralistes sont de moins en moins nombreux à initier des traitements de substitution des opiacés. Les causes sont, selon une étude récente, un sentiment de manque de formation, des représentations négatives sur les patients et les médecins prescripteurs et un manque de pluridisciplinarité dans le soin des addictions. Le travail pluriprofessionnel et en réseau des Microstructures Médicales d’Addiction (MSMA) apportent une solution au besoin de développement de l’entrelacs défensif contre les addictions.
PROBLEMATIQUE : Les Maisons de Santé Pluriprofessionnelles (MSP) et les Centres de Santé (CS), structures pluriprofessionnelles de premier recours, fondées sur un exercice coordonné mettent-elles ce travail de groupe au profit du soin des addictions ?
OBJECTIF : Cette étude épidémiologique transversale descriptive par questionnaire auto administré a pour objectif principal de faire un état des lieux de la pluriprofessionnalité dans le soin des addictions des MSP et CS d’Occitanie, et pour objectif secondaire
d’évaluer l’intérêt de ces structures pour le développement de MSMA.
RESULTATS : 136 structures (129 MSP et 7 CS dont 20 MSMA) ont répondu, soit un taux de réponse à 43.4%. Les MSP et CS sont 65,2% à user de la pluriprofessionnalité en interne pour le soin des addictions. Les professions impliquées majoritairement sont les Infirmiers Diplômés d’Etat (IDE) et les psychologues (56%). Près de 40% des MSP et CS participent au mois sans tabac, 19,8 % organisent d’autres actions en lien avec les addictions, 13,6% mettent au point des protocoles addictions. La promotion du soin des addictions via des projets/actions de santé et la création de protocoles addictions sont corrélés à l’ancienneté des structures et au fait d’être une MSMA. 74% des structures répondantes trouveraient intéressant de faire des RCP spécifiques aux addictions. 58,1% souhaiteraient une formation en addictologie et 56% seraient intéressés par la mise en place d’une MSMA dans leur structure.
CONCLUSION : Une grande majorité des MSP/CS d’Occitanie travaillent le soin des addictions en équipe toutefois l’implication des paramédicaux est inégale et non systématique. A l’exception du mois sans tabac suivi par près de 40% des structures, peu de projets/actions en lien avec les addictions sont mis en place, ces derniers étant majoritairement instaurés par les structures ayant une MSMA. Ceci dit, au vu de l’intérêt d’une cinquantaine de structures pluriprofessionnelle pour le soin des addictions et compte tenu du lien entre l’élaboration de projets/protocoles et la maturité des structures, nous pouvons supposer une évolution du soin des addictions et de nouvelles pratiques pluriprofessionnelles dans les années à venir en Occitanie.