INTRODUCTION : L’adolescence est un moment clé de prévention primaire et de repérage de mal être et de comportements à risque, dont les conduites addictives. Le médecin généraliste est le premier professionnel de santé au contact des jeunes, et la relation médecin-adolescent est envisagée comme un enjeu depuis ces dernières années. Face aux addictions, le médecin généraliste ne semble pas être l’interlocuteur privilégié des jeunes.
OBJECTIF : L’objectif de cette étude est de déterminer les attentes de lycéens dans la prise en charge des conduites addictives en médecine générale, afin de comprendre les difficultés qui existent pour améliorer la relation adolescent-médecin.
MATERIEL ET METHODE : Seize lycéens du lycée général Arago de Perpignan dans les Pyrénées Orientales ont répondu à un entretien semi-dirigé d’avril à mai 2017. Le verbatim a été retranscrit et analysé selon une méthode d’analyse qualitative thématique.
RESULTATS : Pour se confier sur un sujet qu’ils considèrent comme intime, les jeunes ont avant tout besoin du respect de la confidentialité, de la réaffirmation du secret médical et d’une relation de confiance avec leur médecin. Les jeunes font confiance au médecin généraliste sur ses connaissances médicales, et celui-ci semble le mieux placé pour les sensibiliser et les informer sur les conséquences des consommations. Un temps de consultation sans les parents paraît indispensable pour évoquer un sujet considéré comme tabou. La difficulté pour le médecin repose sur la façon d’allier un savoir et une relation de confiance. Pour cela il faut qu’il
délivre au jeune un message empathique et bienveillant. Pour aider le médecin à questionner le jeune des outils standardisés existent et permettent de lui faire gagner du temps. Néanmoins le médecin n’est pas considéré par tous comme un interlocuteur privilégié : certains jeunes pensent que la prise en charge des conduites addictives dépasse son champ d’action et d’autres jeunes trouvent qu’il s’agit d’un sujet trop personnel.
CONSULTATION : Les jeunes ont des attentes envers le médecin généraliste sur la prévention et la délivrance d’informations concernant les addictions. Le médecin doit rappeler son rôle aux jeunes et se former à leur accueil. Il s’agit d’une double volonté : celle du médecin de se montrer disponible et celle du jeune de se confier.