INTRODUCTION : La consommation de substances psychoactives pendant la grossesse est responsable d’une augmentation de la morbidité périnatale et entraîne de multiples complications obstétricales et médicales pour les enfants à naître. Mais pour de multiples raisons, le repérage de ces conduites à risques pendant la grossesse reste très difficile à établir.
OBJECTIF : Evaluer la (poly-)consommation déclarée de substances psychoactives lors des consultations prénatales de suivi de grossesse au CHU de Nîmes.
MATERIEL ET METHODE : 267 parturientes ont été interrogées en consultations prénatales au travers d’un auto-questionnaire anonyme, déjà testé, et utilisé dans les maternités de Lille et de Roubaix.
RESULTATS : 18% des femmes interrogées ont déclaré consommer du tabac dont la majorité présentait une dépendance nicotinique. 3% des patientes trouvaient que leur consommation d’alcool pendant la grossesse était excessive. 3% consommaient du cannabis pendant leur grossesse de manière régulière. 75% affirment n’avoir jamais eu d’informations sur les méfaits de la consommation de substances psychoactives pendant la grossesse. 8 % des parturientes témoignent ne pas être assez entourées et souhaitent avoir une aide spécifique supplémentaire pendant leur grossesse du type addictologue ou psychologue.
CONCLUSION : Cette étude montre la nécessité d’un repérage précoce en consultations prénatales. D’autre part, l’auto-questionnaire a été très bien accepté par les patientes, et les résultats obtenus nous démontrent qu’une telle enquête est réalisable lors d’un suivi de grossesse. Néanmoins, une implication majeure des professionnels de santé dans le domaine de l’addiction est nécessaire. Il leur sera plus facile de proposer de l’aide, et des soins adéquats, garantissant le bien être de la mère et du futur enfant. Ainsi, au même titre que des pathologies infectieuses, du diabète gestationnel, mais encore d’autres pathologies obstétricales, la prévention et le repérage de la consommation de SPA doivent devenir un reflexe naturel chez tous les professionnels de la périnatalité.