“Avant de guérir quelqu’un, demandez-lui s’il est prêt à abandonner les choses qui le rendent malade… “ Hippocrate.
Un.e consultant.e adulte sur cinq en médecine générale a un usage d’alcool à risques, avec ou sans dommages induits, avec ou sans dépendance. La consommation d’alcool concerne la plupart des Français.es. Celle-ci est motivée par la recherche des effets psychoactifs du produit, des fonctions psycho-sociales et des bénéfices (goût, plaisir, rituel…) qu’il leur procure.
Certain.e.s (entre 20 et 30 %) s’exposent à des risques plus ou moins importants, ou subissent les dégâts collatéraux des alcoolisations : répercussions comportementales, psychiques, socioprofessionnelles, relationnelles, familiales ou sur leur santé, à l’origine d’une dégradation de leur qualité de vie, de souffrances et parfois d’exclusion sociale qui pourraient être évitées. L’offre de soins repose trop souvent sur le préalable du sevrage (souvent non désiré et source de détérioration cognitive en cas de dépendance physique, surtout s’il est répété) et sur un objectif d’abstinence, auquel peu de personnes concernées sont prêtes à adhérer. Seules 5 à 10 % d’entre elles s’adressent au dispositif de soins spécialisé et n’y parviennent en moyenne qu’après 20 ans d’usage à risques et fréquemment avec des dommages psychiques, somatiques ou sociaux déjà importants. Pour les 90 % restant, les médecins généralistes sont en première ligne pour accompagner les personnes usagères d’alcool.
La Réduction des Risques (RDR) est une approche alternative à ce préalable. Elle vise à aider les personnes à développer des moyens de réduire les effets négatifs liés à leurs pratiques d’usage, et donc de traverser la phase de consommation avec un minimum d’atteintes physiques, psychiques et sociales, afin de préserver et d’améliorer leurs chances d’une possible sortie ultérieure dans le respect de leurs choix. Elle est tout à fait adaptée à la pratique de la médecine générale qui repose sur les mêmes piliers : pragmatisme, empathie, proximité et connaissance globale du patient.
Pour en savoir plus, découvrez le guide réalisé par Modus Bibendi en téléchargement ci-dessous.
Quelques lignes sur Modus Bibendi
Créé en 2017 par Matthieu Fieulaine et Gilles Foucaud qui sont rapidement rejoints par Lilian Babé, Modus Bibendi réunit des personnes engagées dans la promotion et la mise en œuvre d’une même idée de la RDR Alcool. Le collectif est aujourd’hui fort de 40 membres actifs, il est également soutenu par plus de 400 personnes signataires de la charte de la RDR Alcool.
L’objectif de ce collectif est avant tout de porter le plaidoyer en faveur de la RDR Alcool qu’il défend : Issus d’horizons différents et avec des compétences diverses (travail social, droit, recherche, soins médicaux ou paramédicaux, sciences humaines, journalisme… ), il plaide pour un meilleur accompagnement des personnes en difficulté avec l’alcool, pour la fin des atteintes aux droits, aux soins et à la dignité dont elles sont trop souvent victimes, et pour la pleine reconnaissance de leurs choix, de leurs compétences et de leur autonomie.