Mémoire de Master 2 en Santé Publique “Promotion et Gestion de la Santé”.
INTRODUCTION :
Cette évaluation multicentrique entend apporter des éléments actualisés sur les programmes d’échange de seringues en pharmacie (PESP) telles qu’ils se déploient dans 3 départements : le Gard, les Deux-Sèvres et le Pas-de-Calais. En France, les PESP ont été imaginés pour permettre de développer l’offre de matériel d’injection stérile gratuit auprès des usagers de drogues par voie intraveineuse (UDVI), limiter ce faisant les risques infectieux (VIH, VHC) et affilier les UDVI au système de soin.
METHODES :
Différents questionnaires ont été mis à disposition des officines et des usagers de drogues afin de recueillir leurs pratiques, investissements, ressentis à l’égard des PESP. Des entretiens ont été réalisés avec les structures porteuses des PESP ainsi qu’avec des officinaux appartenant au programme.
RESULTATS :
La récupération du matériel usagé est essentiellement réalisée par les pharmacies appartenant à un PESP. La très grande majorité des officines (participantes ou non à un PESP) délivrent des seringues stériles aux usagers de drogues. Les pharmacies appartenant à un PESP sont plus enclines à orienter un usager de drogues vers une structure de soins. Les pratiques de partage du matériel d’injection sont quasi nulles et sont moins fréquentes que les pratiques de réutilisation. Plus de la moitié des injections (58 %) sont réalisées dans des conditions plus sécurisées avec des seringues propres. Les seringues usagées sont essentiellement jetées dans un container de récupération par les usagers.
CONCLUSION :
Le PESP constitue un vecteur de réduction des dommages liés aux injections et un vecteur d’entrée dans le parcours de soins, ce qui a permis l’amélioration des relations entre les usagers et les pharmaciens.