INTRODUCTION : Le protoxyde d’azote, gaz médical largement utilisé est soumis à une règlementation stricte. En revanche, son usage non médical, principalement alimentaire est à l’origine de son détournement qui depuis 2017 est en recrudescence, utilisé majoritairement par des jeunes à des fins récréatives. Cet usage détourné entraine des complications chez les consommateurs.
MATERIEL ET METHODE : Notre travail est une analyse descriptive des données de complications cliniques en lien avec la consommation de protoxyde d’azote, collectées au centre d’addictovigilance Occitanie Est sur la période 2019 – 2021.
RESULTATS : Notre étude rapporte 53 évènements observés chez 52 patients. On retrouve majoritairement une population masculine d’une moyenne d’âge de 23 ans avec une consommation quotidienne de 36%. Chez les 18-24 ans, 67% (n=16) présentent une consommation quotidienne. Les bombonnes sont les formes les plus utilisées (44%). Parmi les antécédents, des troubles psychiatriques sont retrouvés dans 68% des cas (n=11). Les complications cliniques (n=224) majoritairement retrouvées sont des complications neurologiques (44% des cas), psychiatriques (15%), cardiovasculaires. Ces complications cliniques sont associées à des anomalies biologiques parmi lesquelles on retrouve un déficit en vitamine B12 – B9 ainsi qu’une hyperhomocystéinémie. Actuellement aucune
recommandation ne précise la démarche de prise en charge.
CONCLUSION : Au niveau national et européen cette recrudescence de cas d’intoxications a permis une prise de conscience et la mise en place de campagnes de prévention auprès des professionnels de santé et du grand public. De plus, la loi n° 2021-695 du 1er juin 2021 a pour objectif de protéger les mineurs via l’interdiction d’achat en magasins de toutes formes de protoxyde d’azote. Cependant cette loi n’est pas suffisante puisque l’accès par internet est toujours possible.