En Lozère, à la Canourgue, depuis 1997, la Maison Sainte-Marie accueille des femmes dépendantes à l’alcool. Elles ont entre 40 et 50 ans et viennent de tous les milieux sociaux. Dans ce lieu, elles ont toutes le même objectif : mettre fin à leur addiction. Leur parcours de soins a déjà débuté avec un premier sevrage à l’hôpital. Toute la semaine, nous suivons des femmes dans leur lutte contre l’addiction à l’alcool.

Cette maladie chronique touche des femmes de tous âges et de tous milieux sociaux mais contrairement aux hommes, la dépendance à l’alcool chez les femmes reste taboue dans notre société. Elles souffrent souvent d’un sentiment de honte, une estime d’elle-même très affectée. Physiquement, elles sont aussi parfois marquées par les stigmates de l’alcool.

Dans ce centre, elles prennent le temps de se réconcilier avec leur image de femme. C’est le cas de Caroline, prise en photo lors de son arrivée, sept semaines plus tard, elle réalise à quel point elle s’est transformée physiquement et en discute avec Marlène (socio-coiffeuse) : “Quand je vois cette tête, c’est clair qu’on ne dirait pas la même personne. Je ne me rendais pas compte que j’étais dans cet état en arrivant. J’avais vraiment les traits tirés, les joues creuses, j’étais toute blanche, j’étais franchement fatiguée. Et puis, les moments où justement j’avais cette tête là, je restais chez moi. Je préférais rester enfermée, plutôt que de me sentir regardée, c’était vraiment la honte, il n’y a pas d’autres mots”.

Dans ce reportage, écoutez également le témoignage de Béatrice qui profite d’un après-midi shopping afin de prendre du temps pour elle et de se réconcilier avec son image.

Retrouvez également Christelle, qui après deux mois à la Maison Sainte-Marie, repart, des jolies rencontres gravées dans sa mémoire : “Je suis ravie d’avoir rencontré toutes ces femmes ici, j’ai rencontré des femmes exceptionnelles […] On repart fortes comme un roc”.